Adapter nos centres-bourgs au changement climatique : étude de cas à Rochechouart

D’ici 2050, le Périgord-Limousin fera face à des températures comparables à celles de Nîmes aujourd’hui. Afin d’anticiper ces évolutions, le Parc a co-organisé une balade urbaine à Rochechouart à destination des élus et techniciens de la communauté de communes Porte Océane du Limousin.

Un format original

Inondations soudaines, canicules plus nombreuses, sécheresses qui durent, retrait-gonflement des argiles… La qualité de vie et le bien-être des habitants reposent en grande partie sur les choix d’aménagements faits aujourd’hui et qui rendent les communes plus ou moins résilientes ou vulnérables face au changement climatique.

Samedi 27 septembre, une quinzaine d’élus et techniciens du territoire de la Communauté de Communes Porte Océane du Limousin se sont rejoints à Rochechouart pour une balade urbaine pas comme les autres.

À travers 8 points d’arrêt commentés par des experts, les participants ont pu découvrir comment Rochechouart devra s’adapter d’ici 2050 à des étés plus chauds, des hivers plus pluvieux et des épisodes climatiques extrêmes plus fréquents. Lors du parcours, chaque point d’arrêt a été discuté afin de mettre en valeur les points forts et les points faibles des aménagements actuels face au changement climatique. Si cette balade s’est tenue à Rochechouart, les constats et solutions partagés concernent l’ensemble des communes du Périgord-Limousin.

Des constats et des pistes d’adaptation concrètes

Cette rencontre a été l’occasion de présenter un panel de solutions pour adapter nos centres-bourgs au changement climatique. Par exemple, à Rochechouart, comme dans de nombreux bourgs du Parc, la majorité des places publiques sont imperméables ce qui accentue les phénomènes de ruissellement et d’inondations en cas de fortes pluies. Même si la commune a fait d’importants travaux pour le fleurissement des rues, la gestion de l’eau pluviale et l’ombrage végétal peuvent être améliorés.

Face à ces constats, plusieurs solutions opérationnelles existent : créer des îlots de fraîcheur, installer des brise-soleil sur les façades de bâtiments, planter des essences locales adaptées, désimperméabiliser les sols, repenser l’urbanisation… Les difficultés rencontrées pour faire accepter certaines de ces solutions dans les secteurs de protection du patrimoine ont été discutées. C’est le cas notamment autour de certains châteaux ou églises, en raison des impératifs d’intégration paysagère.

Au-delà des solutions d’aménagement, les initiatives sociales sont également un important levier d’adaptation. Le changement climatique va augmenter les inégalités sociales, avec l’augmentation du coût de la vie, de la nourriture, l’accès à la fraîcheur… L’adaptation est donc un enjeu social fort. Ainsi des initiatives comme Pot’Sol (Potager Solidaire) à Rochechouart sont des exemples de coup de pouce pour soutenir les plus modestes.

Une collaboration réussie qui donne des idées pour la suite

Qui dit changement climatique, dit transversalité et interdépendance. C’est pourquoi, quatre structures se sont réunies pour organiser cette balade : le Parc, la Communauté de Communes Porte Océane du Limousin, le CAUE de la Haute-Vienne, et la Ville de Rochechouart, lauréate du programme Petites Villes de Demain.

Les participants ont particulièrement apprécié le format de cette formation interactive, les questions et solutions partagées, la complémentarité des intervenants, ainsi que la présence des élus de Rochechouart pour agrémenter l’analyse du bourg avec leurs retours de terrain.

Suite à cette première expérience réussie, le Parc et ses partenaires souhaitent dupliquer cette balade sur d’autres communes du territoire à l’automne 2026. Une belle opportunité pour les conseils municipaux nouvellement élus de s’atteler à l’indispensable adaptation au changement climatique de nos villages !