La Dronne sous surveillance thermique renforcée

Mis à jour le 22 juillet 2025

En 2025, de nouveaux capteurs ont été déployés sur la Dronne et ses affluents, renforçant le dispositif de surveillance de la température de l’eau. Cette avancée s’inscrit dans la continuité du travail engagé depuis plusieurs années par le Parc naturel régional Périgord-Limousin, qui suit l’évolution thermique de la rivière et de ses affluents pour mieux préserver la vie aquatique.

Un facteur clé pour la biodiversité

Initié en 2015 dans le cadre du projet européen « LIFE Haute Dronne », le suivi des températures sur la Dronne avait pour objectif initial d’évaluer l’état thermique de la rivière et de mesurer l’impact des travaux de restauration écologique menés pour préserver la Moule perlière. Il se poursuit aujourd’hui pour affiner la connaissance du fonctionnement des rivières du territoire et évaluer les effets du changement climatique sur les milieux aquatiques, en suivant l’évolution des températures année après année.

La température de l’eau est en effet un paramètre essentiel pour juger de la bonne santé des rivières. En période estivale, des températures trop élevées réduisent la teneur en oxygène dissous, perturbent les cycles biologiques des espèces (reproduction, croissance), favorisent la prolifération d’espèces opportunistes et fragilisent les équilibres écologiques. Dans un contexte de changement climatique, ces phénomènes risquent de s’intensifier, menaçant ainsi la qualité de l’eau mais aussi la survie d’espèces fragiles.

Ainsi, la Truite fario, bien connue des pécheurs du Périgord-Limousin, ne peut survivre lorsque la température de l’eau dépasse les 25°C. De même, la Moule perlière, espèce en danger critique d’extinction et dont la Dronne est l’un des derniers refuges, a pour sa part un seuil de tolérance qui se situe autour de 24 °C. C’est pourquoi le Parc œuvre depuis de nombreuses années pour effacer ou aménager les ouvrages et plans d’eau qui entravent la rivière et tendant à en réchauffer les eaux.

Un réseau élargi pour mieux connaître le territoire

Conscient de l’importance de ces enjeux, le Parc a fait le choix de pérenniser le suivi des températures, au-delà même du programme Life, achevé en 2020. Pour cela, il s’appuie sur des sondes immergées qui enregistrent en continu la température de l’eau à différents points du cours de la Dronne et de ses affluents.

Début 2025, réflexion a été engagée pour homogénéiser les méthodes de suivi sur l’ensemble du territoire, en partenariat avec la Fédération départementale de pêche et de protection du milieu aquatique de la Dordogne (FDPPMA 24), qui procède elle-même à des relevés. Plusieurs nouvelles sondes ont ainsi été installées, notamment sur des affluents de la Dronne et sur le bassin versant de la Côle, afin d’améliorer la couverture spatiale du réseau et affiner la compréhension des dynamiques thermiques à l’échelle locale. Au total, le bassin versant de la Dronne et la Côle est aujourd’hui couvert par 23 stations de suivi. Ces dernières sont relevées tous les six mois.

Les données collectées permettront d’affiner les stratégies de gestion des cours d’eau, de mieux cibler les interventions et d’orienter les politiques publiques à l’échelle du territoire. Ces données ont d’ores et déjà été prise en compte dans l’élaboration du programme pluriannuel de gestion du bassin versant de la Dronne. Porté par le Parc, ce programme prévoit 26 actions concrètes en faveur de la restauration des milieux aquatiques, de la qualité de l’eau et de la résilience écologique du territoire.