Les experts locaux de la biodiversité réunis pour construire une stratégie commune
Une trentaine d’experts naturalistes et de partenaires se sont réunis les 9 et 12 décembre, à l’invitation du Parc naturel régional, pour définir ensemble les milieux et les espèces à préserver ou étudier en priorité dans les années à venir.
Construire une stratégie biodiversité à l’échelle du Parc
Face aux alertes répétées des scientifiques sur l’effondrement de la biodiversité, de nombreuses stratégies ont été élaborées ces dernières années, notamment à l’échelle nationale et régionale. Chargé de missions de protection et de gestion du patrimoine naturel, le Parc naturel régional s’est engagé à son tour dans une déclinaison locale de ces politiques, afin de les adapter aux réalités et aux enjeux spécifiques du territoire du Périgord-Limousin.
Cette « stratégie biodiversité », actuellement en cours d’élaboration, vise à mieux structurer les connaissances existantes, à hiérarchiser les enjeux et à guider l’action du Parc et de ses partenaires en matière de préservation du vivant. Après une année de collecte de données permettant de dresser un état des lieux des connaissances naturalistes locales, le Parc a lancé en décembre un cycle d’ateliers de concertation. Comme pour l’ensemble des projets qu’il porte, l’objectif est de construire cette stratégie de manière collective.
Prioriser les milieux et les espèces à préserver
Deux premiers ateliers se sont tenus les 9 et 12 décembre, réunissant partenaires techniques et experts locaux. Ces temps d’échange ont permis de croiser les regards, de partager les connaissances de terrain et de définir des priorités.
À La Coquille, le premier atelier était consacré aux habitats naturels. En s’appuyant sur le catalogue des végétations publié en 2023 et sur une typologie des grands milieux du Parc – forêts, milieux humides, prairies, pelouses, cours d’eau, milieux de transition… – les participants ont débattus des habitats pour lesquels l’intervention du Parc serait la plus pertinente. Si certains milieux, comme les prairies fleuries, ont fait consensus, d’autres nécessiteront une analyse plus approfondie pour aboutir à une liste de priorités partagée.
Quelques jours plus tard, le second atelier s’est déroulé à Miallet et s’est focalisé sur les espèces dites « à statut », c’est-à-dire protégées ou présentant un fort enjeu de vulnérabilité. Abordées soit sous forme de listes, soit par grands groupes écologiques cohérents, la majorité des groupes taxonomiques ont été étudiés : reptiles, amphibiens, poissons, oiseaux, entre autres. L’objectif était de dégager des priorités claires et partagées, directement utiles pour orienter les actions de suivi et de gestion.
Un travail à poursuivre
Ces deux premiers ateliers marquent une étape importante dans la construction d’une stratégie biodiversité opérationnelle, cohérente et ancrée dans les réalités locales. La démarche se poursuivra début 2026 avec l’organisation de trois nouveaux ateliers territoriaux. Ils porteront respectivement sur l’articulation de la stratégie du Parc avec la Stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) et le règlement européen sur la restauration de la nature, sur l’accompagnement des filières économiques vers une meilleure prise en compte de la biodiversité, et enfin sur les enjeux de sensibilisation, de valorisation et de réappropriation de la nature par les habitants.
L’ensemble de ces travaux alimentera la rédaction finale de la stratégie biodiversité. Celle-ci viendra préciser et rendre opérationnels les engagements de la future charte du Parc, tout en offrant un cadre commun pour agir, aux côtés des partenaires, en faveur de la préservation et de la valorisation du vivant sur le territoire du Périgord-Limousin.
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