Un deuxième souffle pour les rives du Bandiat

Mis à jour le 1 décembre 2025

Vendredi 28 novembre, une cinquantaine de bénévoles se sont réunis à Abjat-sur-Bandiat pour participer à un chantier de plantation initié par le Parc naturel régional et la commune. Cette intervention constitue une nouvelle étape dans l’accompagnement du Parc auprès de la collectivité, en vue de restaurer une zone humide fortement impactée par l’activité humaine.

A l’origine du projet : un site dénaturé !

Sur la commune d’Abjat, la végétation luxuriante et les vieux chênes qui bordent les rives du Bandiat font du cours d’eau un lieu particulièrement apprécié des habitants comme des pêcheurs. En 2024, une coupe « à blanc » réalisée sur des parcelles privées en bord de rivière a donc suscité une vive émotion, tant pour son impact visuel que pour ses conséquences sur le milieu naturel.

Face à cet événement, la commune a choisi de racheter la parcelle et de solliciter l’expertise du Parc naturel régional afin d’engager la restauration écologique du site. La végétation des bords de cours d’eau, aussi appelée « ripisylves », sont des milieux humides qui jouent en effet un rôle essentiel pour la qualité de l’eau, la biodiversité et la stabilité des berges.

Vendu à 1€ symbolique par les propriétaires qui se sont montrés très sensibles à une acquisition dans le cadre de l’intérêt général, la parcelle a été confiée aux bons soins de la Cellule d’Assistance Technique Zones Humides – Etang (CATZH-E) du Parc, chargée d’évaluer l’intérêt écologique de la zone humide et d’en programmer la restauration. Pour mener à bien ce projet, la commune a pu compter sur des financements de l’Agence de l’eau Adour-Garonne et mobiliser la dotation “aménités rurales” dont elle bénéficie en raison de son appartenance au Parc. Après un diagnostic complet du site, les premiers travaux ont débuté en octobre 2025.

Une restauration en plusieurs étapes

Dans un premier temps, la restauration a nécessité le broyage des branchages laissés sur place après l’exploitation forestière. Cette intervention visait à rétablir un substrat favorable à la régénération naturelle des plantes, tout en améliorant l’accès à la lumière.

Précédemment à la coupe à blanc, le site bénéficiait d’un couvert forestier dense, remplissant plusieurs fonctions : régulation de la température de l’eau, stabilisation des berges, ou encore habitat et apport de ressources alimentaires pour la faune. Pour accompagner le retour de ces fonctions écologiques, le Parc a donc programmé la plantation d’arbres et d’arbustes afin de soutenir la régénération naturelle.

Dans cette démarche, le Parc a souhaité impliquer les habitants et acteurs du territoire, afin de sensibiliser « sur le terrain » à l’importance des zones humides. Une quinzaine de bénévoles adultes, accompagnés des enfants de l’école, se sont ainsi réunis pour planter près de 200 arbres et arbustes. Des essences locales et indigènes ont été choisies, afin d’offrir une diversité de couverts végétaux et de ressources alimentaires adaptée aux différentes espèces présentes.

Au-delà de l’intérêt écologique de l’opération, cette journée a constitué un véritable moment d’échanges et de convivialité, réunissant agents du Parc, bénévoles de l’association Abjat en Fleurs, élèves de l’école et adhérents du réseau CATZH-E venus prêter main-forte.

A l’été prochain, un cerclage des Robiniers faux-acacia (Robinia pseudoacacia) présents sur le site sera réalisé afin de limiter leur expansion et de laisser davantage de place aux autres espèces. La zone sera ensuite laissée en libre évolution, seules quelques interventions d’entretien ciblées sur les espaces accessibles au public étant nécessaires.

À terme, la restauration permettra de retrouver les fonctions écologiques de la zone humide et de valoriser la rivière du Bandiat. Dans cette perspective, la commune envisage également la création d’un promontoire en bois offrant aux visiteurs une immersion privilégiée au cœur du milieu rivulaire.

ChantierPlantation Abjat ©PNRPL 1